Réalisation : Arthur Harari
Avec : Niels Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos
Dense, compact, suffocant même, Diamant noir est le film d’un mouvement proliférant, ne cessant de glisser d’un genre à un autre, d’une perception à une autre, de complexifier ses figures, de multiplier les échos, de doubler ses représentations d’un fond ambigu ou pervers.
Récit progressant entre les chausse-trapes de la filiation et la glu tiède de l'emprise familiale, "Diamant noir" excelle à brouiller les pistes, à intervertir comme au bonneteau la carte de l'amour et celle de la haine, la couleur de l'émancipation et celle de l'aliénation.
Remarqué pour ses courts métrages percutants (La Main sur la gueule, Peine perdue), Arthur Harari réussit son passage au long en restant fidèle à ses obsessions, forgées notamment par la fréquentation des mélodrames de Kazan et de Minnelli (...).
L'oeil, que le film désigne dès le premier plan, est, en effet, l'organe qui assure la qualité du diamant et permet à l'amoureux du cinéma de reconnaître un film de valeur. "Diamant noir" fait partie assurément de cette dernière catégorie.