Réalisation : Jean-Gabriel Périot
Nos défaites fait le constat, troublant, d’un héritage politique qui n’a pas été transmis, ni par l’école ni par la famille. C’est aussi un film de langage, bouleversant, captant le vocabulaire et le visage adolescents en pleine mue – l’expression « du coup » est utilisée à tout bout de champ, telle une béquille raccrochant des bouts de phrase.
Le cinéma devient témoin de la naissance d'une pensée politique actuelle. C'est pourquoi "Nos défaites" est finalement optimiste. Si le film acte l'échec du cinéma comme détonateur d'un engagement politique, il le célèbre dans sa capacité à mettre une pensée au travail.
Une œuvre singulière, qui souligne avec une franchise salutaire l’appauvrissement vertigineux de notre culture politique… Jusqu’à la séquence finale, touche d’espoir salvatrice d’un film à contre-courant de la démagogie ambiante.
L’idée géniale du cinéaste a été de proposer à des lycéens de s’exprimer face caméra sur leur vision de la société et de la politique, mais aussi de leur faire rejouer, sur un mode de reconstitution historique, des séquences majeures du cinéma militant de l’époque post-68.